Le 10 juin 2009, le sociologue Christian Baudelot se rend à l’Assemblée nationale. A vélo. «Grâce à Vélib», précise-t-il aux députés. Fier d’être reçu par les représentants du peuple français, il a revêtu une chemise blanche, passé une veste et répété son texte, lui le professeur émérite de l’Ecole normale supérieure, bête à concours depuis sa plus tendre enfance.
«J’ai donné mon rein droit à ma femme il y a trois ans, explique-t-il aux élus. J’ai 70 ans, je me porte très bien, je nage tous les matins dans une piscine parisienne durant trente minutes. L’été, je fais entre 30 et 40 kilomètres par jour, à bicyclette. Je suis un retraité actif. Je continue à publier des arti cles dans les revues scientifiques, des ouvrages. Les check-up que je subis annuellement à l’hôpital me déclarent en pleine forme. Cen’estpas une exception, c’est le cas de l’immense majorité des donneurs de reins. Généralement, ils ne regrettent rien et recommenceraient.»…