Loi de bioéthique
Ce qu’en attendent les patients
La loi de bioéthique fixe le cadre du don et de la greffe d’organes. Les patients en attendent un accès à la greffe facilité et des durées d’attente moins longues. Par Yvanie Caillé*
POUR GREFFER davantage, il faut prélever plus d’organes. La rareté de la mort encéphalique est avérée, elle ne concerne, au maximum, qu’environ 4 000 donneurs potentiels chaque année. Il en faudrait 11 000 pour répondre aux besoins.
Il est donc indispensable d’intervenir sur plusieurs tableaux. Mieux recenser, préserver le principe du consentement présumé, viser une diminution du taux de refus (il est de 30 % dans notre pays, contre 15 % en Espagne), mais aussi se tourner vers d’autres sources de greffons.
Les prélèvements sur donneurs décédés après arrêt cardiaque représentent un réel espoir et il faut absolument les développer. Alors que l’on sait que dans un avenir proche, la majorité des Français décéderont des suites d’un arrêt de traitement, dans le cadre prévu par la loi Leonetti, comment imaginer se passer des donneurs de type III ?
Il faut également recourir davantage aux donneurs vivants, en tout cas pour le rein. Le risque qu’ils encourent est en effet très faible et leur devenir, y compris à très long terme, est parfaitement rassurant. Cette pratique est beaucoup moins développée en France que dans d’autres pays, dont on connaît l’attachement au respect des valeurs éthiques : 222 greffes de rein de ce type réalisées en 2008 contre 400 aux Pays-Bas et 800 au Royaume-Uni…